Vendredi 6 août, la fin des vacances dans les Pyrénées approche et il me reste une ascension à tenter : Le col de Portet, à 2215 mètres d’altitude, c’est le plus haut des Pyrénées françaises et il a été emprunté par le peloton du Tour de France cette année.
Le réveil sonne à 6h45, je regarde par la fenêtre, le ciel est bien bas et il tombe une petite bruine, ce n’est pas très engageant mais le site Météo France indique que ça va s’améliorer, faut y croire ! Je prends la voiture en direction de la vallée d’Aure et me gare à Sarrancolin. Le temps est gris mais il ne pleut plus, c’est parti pour 20 kilomètres d’approche en léger faux plat montant. Je laisse sur la gauche la route en direction du col de Peyresourde, à droite celle du col d’Aspin, un peu plus loin la Hourquette d’Ancizan, pas de doute, cette vallée, c’est bien le paradis du cycliste !
En arrivant à Saint-Lary j’aperçois au loin une longue rampe très raide, j’essaye de me rassurer en me disant que ça doit être l’autre route, celle en direction de l’Espagne. Mais non, c’est bien la route du Portet et le premier panneau au pied du col annonce le programme : 16 kilomètres d’ascension à 8,7% de moyenne, le 1er kilomètre à 11%, sacré programme en perspective…Je roule tranquille, il faut en garder sous la pédale…. Le deuxième kilomètre est également annoncé à 11%, le 3ème à 10%, ça s’améliore ! Deux kilomètres plus loin j’arrive dans le village de Soulan, le seul du parcours et toujours pas de répit, c’est tout en pente ! À la sortie de Soulan, je rentre dans le nuage et une petite pluie fine se met à tomber. À ce moment, comme lors de chaque ascension difficile, je me demande ce que suis venu faire dans cette galère ! Heureusement, je suis rattrapé par un autre cycliste, on discute un peu, ça fait du bien.
Arrivé à Espiaube, je laisse sur la gauche la direction du Plat d’Adet et je m’engage sur la route de la zone pastorale. Bonne nouvelle, elle est fermée à la circulation automobile tout l’été de 10h à 15 h, tant mieux, car la visibilité est maintenant quasi nulle. Je suis à 1500 mètres d’altitude, il reste encore à parcourir 8 kms à 8,6% de moyenne pour gravir les 700 mètres de dénivelé restant. Les cyclistes qui redescendent n’apparaissent qu’au dernier moment dans le brouillard. L’un d’eux m’encourage : « accroche toi, tu vas bientôt voir le soleil ! » Je le remercie, ça me redonne de l’énergie. Effectivement, 3 kilomètres plus loin, je passe enfin au-dessus des nuages et je découvre alors le paysage magnifique, les sommets de plus de 3000 mètres, les prairies bien vertes, les troupeaux de vaches et de brebis. Certaines d’ailleurs, sont couchées sur la route, on est vraiment dans une zone pastorale !
J’aperçois le sommet au loin, Il y a encore un bon bout de route. La montée est raide mais régulière, j’ai maintenant trouvé mon rythme de croisière. Le soleil, le ciel bleu azur et le panorama font oublier l’effort. La chaussée étroite n’est pas en très bon état, il y a des gravillons et de nombreux passages canadiens, il faudra être très prudent pour la descente !
Après un petit tunnel bien sombre traversé quasiment à l’aveugle un panneau annonce le sommet à 2 kilomètres, quelques longues minutes plus tard un petit virage à gauche, un dernier raidillon et là, bonne surprise, c’est l’arrivée. J’ai dû rater le panneau du dernier kilomètre ! Au sommet l’ambiance est internationale, nos amis espagnols sont en nombre ce matin ! Chacun prend sa photo souvenir et reprend des forces avant la descente. Bilan : 16,2 kilomètres de grimpette en 1h50 (un petit peu plus que Pogacar et compagnie….), de la sueur et des jambes bien dures, mais une montée magnifique et des souvenirs plein la tête pour longtemps.
Un conseil : Venez explorer les belles pentes des Pyrénées, sans doute les plus belles montagnes du monde !
Xavier