Mardi 24 juin - Clermond Ferrand / Allanche - 135 km - 2 235 m de D+
La chaleur se fait déjà bien sentir ce matin lorsque nous nous élançons. Nous sommes direct dans le dur en commençant par une ascension pierreuse et technique dans laquelle nous sommes doublés par un joggeur.
Nous rallions Cournon d'Auvergne puis nous suivons l'Allier par les chemins de halage jusqu'à Issoire. La végétation est la bienvenue pour éviter le coup de chaud.
A partir de là ce sera le Cézallier qui va mettre nos organismes à rude épreuve, la chaleur est dantesque et les abris rares. Une halte au super U de St Germain Lembron ne sera pas de trop pour manger un morceau et remplir les gourdes.
Nous trouvons un peu de répit après Charbonnier Les Mines ou nous rejoignons des routes secondaires et chemins qui longent l'Alagnon jusqu'à Massiac pour la pause goûter.
A partir de là nous partons pour une ascension de plus de 13km composée de 2 parties pour rejoindre un plateau. La première bien que plus courte nous voit affronter des pentes qui oscillent entre 7 et 10%. La seconde est un faux-plat interminable que nous devons combattre vent de face et sous
les coups de butoirs du soleil. Cette ascension nommée Col de Combalut a laissé des traces !!
Ce dernier obstacle passé, nous rejoignons Allanche un superbe petit village où nous attend une chambre d'hôte fort sympathique.
Nous sommes reçus et festoyons comme des rois. De plus à cette altitude les nuits sont fraîches et permettent un sommeil réparateur.
Mercredi 25 juin - Allanche / St Alban de Limagnole - 122 km - 2 185 m de D+
Les températures au matin sont fraiches et nous sortons les coupe-vent pour la première fois du périple au départ de Allanche.
Nous entamons notre journée par une belle ascension qui nous fait rapidement tomber les vestes.
Les 40 premiers kilomètres sont quasi entièrement composés de chemins avec de forts pourcentages et seront parcourus à une moyenne royale de 10km/h.
Nous transitons par Murat, une superbe ville avec son église et ses bâtiments anciens. Il faudra revenir !
L'arrêt à Valuéjols est le bienvenu et le sympathique boulanger du village nous compose d'excellents sandwichs avec du jambon de pays. Excellent !!
A partir de là, le profil est descendant et les chemins sont roulants jusqu'à St Flour où une halte fraîcheur s'impose.
Une succession de routes secondaires s’enchaîne et au détour d'un virage en descente le magnifique pont de Garabit-Eiffel se dévoile à nous.
Nous sommes remontés comme des coucous suisse, ce pont est un point de passage important du périple.
Revigorés, nous sentons à peine l'ascension suivante et ses 3km avec des passages à plus de 12% en plein cagnard.
Nous transitons ensuite par de belles routes secondaires et des chemins roulants en jouant à cache-cache avec l’autoroute A75 pour rejoindre St Chély d'Apcher pour un arrêt goûter.
Les derniers kilomètres sont avalés à vive allure sur une route descendante qui longe le Chapouillet pour rallier St Alban sur Limagnole et l'Auberge St Jacques qui sera notre oasis du jour.
Jeudi 26 juin - St Alban de Limagnole / St Julien d’Arpaon - 115 km - 2 350 m de D+
L’orage annoncé pour la nuit a savamment évité le coin et la baisse des températures de 10°c par rapport à la veille promis par la météo est difficilement perceptible.
Une erreur de suivi de la trace nous oblige à remonter une belle pente que nous avions dévalée tambour battant. A ce stade de l’aventure et compte tenu de la fatigue cumulée, nous devrons redoubler de vigilance pour ne pas reproduire cette erreur. Des petites différences entre la trace globale et le découpage journalier occasionnera encore quelques tergiversations.
Les 35 premiers kilomètres sont parcourus sur une pente ascendante et essentiellement par des chemins plutôt techniques et nous mènent au col du cheval mort.
S’ensuit une voie forestière puis une descente empierrée bien techniques qui nous conduit au lac de Charpal.
Les petites routes de la Margeride sont superbes et nous en prenons plein les mirettes.
Nous rejoignons Mende pour un déjeuner bien mérité mais tactiquement désastreux. La fameuse montée Jalabert nous cueille dès la sortie de la ville. Placée en plein cagnard avec ses 3km à 10.8% de moyenne et des passages à plus de 14%, dur de reprendre son souffle et de s’extirper de son carcan.
Après une courte descente, nous affrontons une nouvelle difficulté avec une ascension pentue de plus de 6km rendue particulièrement technique en raison des pierres et du choix complexe de la trace, la traction fait défaut. De surcroit, nous commettons une nouvelle erreur de navigation qui nous fait emprunter un infame raidard de près de 1km ou le portage du vélo sur de courte portion est inévitable. Seule consolation à cette bévue, un point de vue magique sur les Cévennes et ses mamelons.
La descente vers St Julien se fera à vitesse grand V sur une route secondaire en bon état avec des pente négatives à 16% !
La petite maison qui nous sert de logement et le repas à la maison d’hôte « des Copains à Bord » seront un vrai bonheur.
Vendredi 27 juin - St Julien d’Arpaon / Nîmes - 132 km – 1 570 m de D+
Après un copieux petit déjeuner, nous nous élançons pour ce dernier jour qui s’annonce caniculaire, ce sera la chasse à la fontaine tout au long de la journée.
Notre trace du jour commence par une ascension sur laquelle nous allons à nouveau commettre une erreur de navigation due à la nature du terrain et des arbres qui « détraquent » nos GPS. Après 4 km d’ascension par une petite route nous devons faire demi-tour et redescendre plus de 2.5 km pour emprunter un chemin de forêt et reprendre la trace qui grimpe velue.
Après notre second petit déjeuner traditionnel pris au Pompidou, nous reprenons notre route et rejoignons assez rapidement une petite route qui va suivre le Gardon en pente douce pendant plus de 35 km. Arrivés à Anduze c’est pizza pour tout le monde pour recharger les batteries.
Les chemins blancs plus ou moins empierrés et les routes secondaires se succèdent et nous arrivons à Fons après un petit détour pour notre ravitaillement de 16h.
Le final jusqu’à Nîmes se fera essentiellement sur des DFCI ou nous enregistrons notre première crevaison à 2 km du but. Incroyable à la vue des terrains pratiqués que nous n’ayons eu qu’une seule crevaison !!
Vers 19h30, nous arrivons au bout de notre périple de près de 975 km et 12 600 m de D+ et nous pouvons enfin admirer la magnifique Tour Magne, héritage de l’époque gallo-romaine.
Le nom de ce périple n’est pas usurpé, il s’agit bien d’un véritable challenge physique et mental. L’enchainement des jours avec un temps de selle compris entre 7h30 et 9h, la technicité de certaines portions et la fatigue engendrée imposent de composer avec certaines douleurs au jour le jour. Fabien a été particulièrement costaud au regard de son genou touché à plusieurs reprises mais qui ne l’a pas empêché de remonter en selle chaque matin. Xavier et moi-même avons connu les inévitables soucis intestinaux dus à la chaleur et à un bidon contaminé pour ma part.
Nous avons été chanceux avec la météo même si la chaleur omniprésente a un peu compliqué notre avancée.
Nous garderons en mémoire à vie la beauté des paysages, les rencontres impromptues avec des biches et des rapaces mais également l’entente mutuelle qui nous a permis de tenir bon.
On se sent particulièrement vivant quand on est dans le feu de l’action et le retour à la vie normale est brutal.
A mes compagnons de route.
Sam.